10h47 • Mis à jour le 11.02.11 20h27
Les Cairotes rassemblés place Tahrir crient des slogans patriotiques après la démission de Hosni Moubarak.REUTERS/ASMAA WAGUIH
Après dix-huit jours de contestation, le président égyptien Hosni Moubarak a cédé à la pression de la rue. Par le biais du vice-président Omar Souleiman, il a annoncé qu'il quittait le pouvoir pour le remettre entre les mains de l'armée.
Selon Omar Souleiman, qui s'exprimait à la télévision, vendredi 11 février, un conseil militaire va être mis sur pied pour diriger le pays.
Le ministre de la défense, Mohamed Hussein Tantaoui, dirige lui-même ce conseil, qui s'était réuni la veille en promettant de satisfaire les revendications du peuple, confirme-t-on de source militaire.
L'armée égyptienne s'engage dans la transition. Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes a annoncé qu'il détaillerait les mesures de la phase de transition politique à venir tout en félicitant le raïs pour avoir pris cette décision "dans l'intérêt de la nation". Elle a également "[salué] les martyrs" qui ont perdu la vie lors des dix-huit jours de contestation et a assuré qu'elle ne souhaitait pas se substituer à la "légitimité voulue par le peuple".
Scènes de liesse à Tahrir et ailleurs. Cette annonce a été accueillie dans la liesse par les centaines de milliers de manifestants massés sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, coeur de la "Révolution du Nil" déclenchée le 25 janvier pour obtenir le départ du raïs de 82 ans.
Les Egyptiens célèbrent la victoire du peuple sur la place Tahrir au Caire.REUTERS/SUHAIB SALEM
"Le peuple a renversé le régime!" et "Dieu est grand!", ont scandé les manifestants en délire, au 18e jour de leur mouvement qui a soulevé tout le pays et paralysé son activité.
"La vie recommence pour nous", a exulté Mohamed ElBaradei, figure de la contestation du régime de Moubarak. "C'est un jour de renaissance pour l'Egypte", a embrayé Ayman Nour, autre opposant historique. Des rassemblements de soutien au peuple égyptien ont eu lieu à Gaza, à Beyrouth, à Sanaa, à Rabat, à Tunis ou encore à Paris, ou plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur l'esplanade des Invalides.
M. Moubarak a quitté Le Caire pour Charm El-Cheikh. Un responsable du Parti national démocrate (PND), au pouvoir, avait, peu de temps avant l'annonce du départ du président, annoncé que Hosni Moubarak et sa famille avaient quitté la capitale pour la station balnéaire de Charm el-Cheikh.
Auparavant, le palais avait été assiégé par des manifestants anti-Moubarak, furieux de la décision annoncée la veille par le raïs de se maintenir à la présidence jusqu'à la fin de son mandat en septembre.
Autre signe annonciateur, le secrétaire général du parti au pouvoir, Hossam Badrawi, avait annoncé sa démission en plaidant pour l'apparition de nouvelles formations politiques et un changement des mentalités.
La Suisse a gélé les avoirs de Moubarak. Peu après l'annonce de la présidence égyptienne, le gouvernement helvétique a annoncé qu'il gelait "avec effet immédiat" les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération Hosni Moubarak et son entourage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire