La fine chronique de l'âge mûr du Britannique Mike Leigh "Another year", la romance d'époque du Français Bertrand Tavenier "La princesse de Montpensier" et le lyrique "Biutiful" du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu étaient favoris à mi-parcours du Festival de Cannes.
Préféré des critiques français interrogés par le magazine Le Film français, "Biutiful" a récolté une longue ovation debout, lundi soir, en projection de gala, et propulsé l'acteur espagnol Javier Bardem en tête des pronostics pour le prix d'interprétation masculine.
"Il est difficile d'imaginer que qui que ce soit d'autre soit récompensé", tranche le magazine spécialisé américain Hollywood Reporter, pour qui ce film, "joyau de lyrisme", a donné un coup de fouet à la compétition cannoise.
"C'est le genre de film qui vous fait réaliser pourquoi venir à Cannes est si essentiel : on y fait des découvertes", affirme son critique Kirk Honeycutt.
"Tous les films à ce stade ont procuré du plaisir, à l'exception du lamentable +Outrage+ de Takeshi Kitano", dit le Hollywood Reporter, qui loue aussi la présence d'un film tchadien en compétition, le drame "Un homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun, largement apprécié par ailleurs.
Toutefois le sombre mélodrame aux accents surnaturels d'Alejandro Gonzalez Inarritu a fortement divisé, si l'on en croit le panel des critiques du monde entier compilé par le magazine Screen.
C'est le Britannique Mike Leigh avec "Another year", un délicat portrait de Britanniques proches du crépuscule de la vie, qui mardi tenait toujours la corde dans ce panel, actualisé chaque jour.
"Mike Leigh remportera-t-il une deuxième Palme d'or?" après celle de "Secrets et mensonges" en 1996, se demandait ainsi le quotidien britannique The Guardian.
Bouleversante en secrétaire angoissée par le célibat, sa comédienne Lesley Manville était la favorite côté féminin, pour le prix d'interprétation.
Au sein de films au casting très masculin jusque là, seules la Française Juliette Binoche, dans "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami, et la Sud-coréenne Jeon Do-youn, dans l'élégant "The Housemaid" d'Im Sang-soo - déjà récompensée il y a deux ans pour "Secret sunshine" de Lee Chang-dong -, se sont distinguées.
Mais la troupe de Mathieu Amalric, composée d'artistes du New burlesques, des comédiennes strip-teaseuses réunies pour les besoins de son film "Tournée", ont enflammé la Croisette à l'ouverture du festival.
De son côté l'ambitieux film d'époque de Bertrand Tavernier, "La princesse de Montpensier", une histoire d'amour sur fond de guerres de religion au XVIe siècle, a largement séduit, se classant deuxième dans le palmarès de Screen.
Dévoilé mardi, le film "Des hommes et des dieux" du Français Xavier Beauvois, qui s'inspire de l'assassinat des moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie, a été très apprécié.
De son côté, "Copie conforme" de l'Iranien Abbas Kiarostami a divisé, certains appréciant la virtuosité de ses dialogues, d'autres jugeant cette étude d'un couple réel ou fantasmé, un peu vaine.
Le jury présidé par l'Américain Tim Burton décernera dimanche la Palme d'or à l'un des 19 longs métrages en compétition.
Crédits Photo AFP
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