FMI : Lagarde "très satisfaite" de ses entretiens à Pékin
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 09.06.11
08h17 • Mis à jour le 09.06.11 13h23
La ministre de l'économie, Christine Lagarde, s'est dite, jeudi 9 juin,"très satisfaite" de ses entretiens avec les dirigeants chinois, sans pouvoir toutefois revendiquer leur soutien à sa candidature à la tête du Fonds monétaire international (FMI).
La Française, grande favorite pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, se trouve au milieu d'un marathon qui, du Brésil à l'Egypte, en passant par l'Inde, la Chine et le Portugal, lui permet de faire campagne pour le poste de directeur général pour lequel les candidatures sont closes vendredi. "Je suis confiante, j'ai un sentiment très positif sur les entretiens que j'ai eus jusqu'à présent. Certains gouvernements et certains pays ont décidé de rendre leur décision publique assez tôt. Mon sentiment, c'est qu'il est trop tôt vendre la peau de l'ours, si je peux m'exprimer ainsi", a ajouté la ministre de l'économie. Ni les Brésiliens, ni les Indiens, à qui elle a aussi rendu visite, n'ont dit s'ils la soutiendraient.
"FASCINATION" POUR LE "DÉVELOPPEMENT" CHINOIS
Les pays émergents revendiquent un poids plus important au FMI et dans les autres institutions financières internationales. A Pékin, Christine Lagarde a tenté de leur donner satisfaction, affirmant notamment qu'elle soutenait la proposition de faire passer les droits de vote de la Chine au FMI de 3,65 % à 6,4 %. Elle a également assuré que l'institution de Washington pourrait aider la Chine à promouvoir un usage plus large du yuan sur les marchés internationaux, l'un des objectifs de Pékin.
Au lendemain de rencontres avec le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, le vice-premier ministre, Wang Qishan, le chef de la diplomatie, Yang Jiechi, et enfin le ministre des finances, Xie Xuren, elle a encore dit sa "fascination" pour le "développement" de la Chine, deuxième économie mondiale, et estimé qu'il "serait très légitime que le Fonds, au plus haut niveau de sa direction, puisse inclure des représentants chinois".
"Je suis très positive sur mon voyage en Chine mais la décision [du soutien] n'appartient pas à moi. Elle appartient aux autorités chinoises", a-t-elle conclu lors d'une conférence de presse à l'ambassade de France.
Son unique adversaire déclaré est le gouverneur de la Banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, qui se rendra en Chine la semaine prochaine. Le conseil d'administration de l'institution fera son choix le 30 juin au plus tard. Le fait qu'aucun des trois pays émergents n'ait dit la soutenir est peut-être un signe que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) espèrent encore présenter un candidat commun. La date limite de dépôt des candidatures est ce vendredi 10 juin.
DÉCISION VENDREDI DANS L'AFFAIRE TAPIE
La dynamique de campagne de Christine Lagarde pourrait par ailleurs connaître un coup de frein vendredi : la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) doit se réunir pour décider si une enquête doit être ouverte contre elle pour abus d'autorité dans sa gestion du litige qui opposait l'homme d'affaires Bernard Tapie et le Crédit lyonnais au sujet de la vente d'Adidas en 1993.
Jeudi, en marge de ses rencontres à Pékin, la ministre a déclaré aux journalistes avoir "la conscience totalement tranquille" à la veille de cette échéance. "Je me suis toujours engagée pour l'intérêt de l'Etat", a ajouté Mme Lagarde pour qui ce dossier "n'a aucune substance de nature pénale, aucune"
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