La Cité du cinéma de Luc Besson tire la filière en Seine-Saint-Denis
Par Marion Kindermans | 21/09 | 07:00En l'absence remarquée de la ministre de la Culture, ce complexe de 60.000 m 2 , véritable locomotive pour la filière audiovisuelle, a été inauguré ce matin à Saint-Denis.
Ce sera une absence très remarquée. En annulant
sa venue ce matin à l'inauguration de la Cité du cinéma de Luc Besson, à
Saint-Denis, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, envoie un
signe fort de prise de distance avec un projet soutenu par Nicolas
Sarkozy. Au point que François Fillon, Premier ministre de l'époque,
était venu y signer en janvier le premier accord de contrat de
développement territorial (CDT) impulsé par le Grand Paris. « On ne peut que s'étonner de la non-présence de l'Etat pour un équipement de cette envergure et sur un tel territoire »,
déplore Patrick Braouezec, président de Plaine Commune, la puissante
communauté d'agglomération qui réunit huit villes dans ce nord-est
parisien.
Ce projet
d'« Hollywood-sur-Seine », dans les cartons depuis douze ans, est
emblématique. Par son ampleur d'abord. Il rassemble, sur un ancien site
EDF, 60.000 mètres carrés de studios de cinéma et de télévision,
30.000 mètres carrés de bureaux, des locaux de production d'images et de
son. Il accueille aussi l'école nationale Louis Lumière, qui a ouvert
ses portes début septembre aux 150 étudiants, et une future Ecole de la
cité pour des jeunes des quartiers sans diplôme.
Le projet détone aussi par ses déboires financiers. Ce bijou du cinéma, qui coûte 160 millions d'euros, a eu toutes les peines du monde à boucler son tour de table. Les banques le jugeaient trop risqué. Il a fallu le soutien de la Caisse des Dépôts qui aurait été fortement poussée par Christophe Lambert, le directeur d'EuropaCorp, la société de Luc Besson, pour que la situation se débloque en 2008. Beaucoup doutent encore de la viabilité économique du complexe. Il n'empêche.
Dopant pour l'image et l'emploi
Les
élus locaux, eux, applaudissent des deux mains une structure qui dopera
l'image et les emplois sur cet ancien territoire industriel sinistré en
pleine reconstruction. « A un moment, j'ai craint que, devant les
difficultés, Luc Besson ne construise sa Cité ailleurs, comme François
Pinault l'a fait en abandonnant son projet de Fondation sur l'île
Seguin », confie Patrick Braouezec. Cela aurait été une lourde
perte. Car cette cathédrale du cinéma vient jouer le rôle de locomotive
d'une filière audiovisuelle déjà très implantée.
Avec 300 entreprises, 47 plateaux de tournage et des sites dédiés (parc EMGP qui offre 300.000 mètres carrés de surfaces, plateaux du Lendit...), la Seine-Saint-Denis espère créer un « cluster » dynamique autour de l'image. Le département mise pour cela sur l'effet Grand Paris. L'implantation de la gare multimodale Pleyel, la plus grande gare du Grand Paris Express, constituera un noeud de transport unique. Dans quelques semaines, un autre projet d'ampleur, les Archives nationales, qui ont coûté 244 millions d'euros, sera inauguré pas loin de la Cité de Luc Besson, à Pierrefitte-sur-Seine.
Avec 300 entreprises, 47 plateaux de tournage et des sites dédiés (parc EMGP qui offre 300.000 mètres carrés de surfaces, plateaux du Lendit...), la Seine-Saint-Denis espère créer un « cluster » dynamique autour de l'image. Le département mise pour cela sur l'effet Grand Paris. L'implantation de la gare multimodale Pleyel, la plus grande gare du Grand Paris Express, constituera un noeud de transport unique. Dans quelques semaines, un autre projet d'ampleur, les Archives nationales, qui ont coûté 244 millions d'euros, sera inauguré pas loin de la Cité de Luc Besson, à Pierrefitte-sur-Seine.
François Hollande n'a pour l'instant pas annulé sa venue à ce projet pourtant lancé par Jacques Chirac en 2004...